Samedi 29 février les Herblinoises se rendaient à la rencontre « La place des femmes à Saint-Herblain », organisée par le collectif. Dans la ville, chez elles, au travail ou dans les instances publiques, les femmes vivent des inégalités et des violences. Comment leur permettre de prendre la place qui leur revient, et plus particulièrement en politique ?
L’après-midi, organisée par les femmes du collectif de Saint-Herblain en Commun et par des membres d’associations de la ville, démarre par le jeu du photolangage. Chaque participante est invitée à choisir une image, qui témoigne de son vécu ou qui met en lumière un sujet qui la touche. Les cartes portent des sujets de réflexion comme le harcèlement, les relations de couple, la charge mentale, les tâches ménagères, les salaires ou encore la question de la femme-objet.
Le jeu permet à chacune de raconter des situations vécues par elle ou par son entourage. De mettre le doigt sur les comportements récurrents, éprouvés par toutes, quelque soit son âge, son quartier ou ses opinions.




Les propositions du collectif
Nadine Douaud présente les différentes mesures du programme et en particulier la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Le collectif souhaite mettre en œuvre une égalité réelle entre les femmes et les hommes dans tous les domaines couverts par les actions de la ville.
Chaque table procède ensuite à la restitution des échanges. Certaines parlent de la charge mentale et du manque de reconnaissance aussi bien dans la sphère privée qu’au travail. La question est posée de comment réussir à supprimer les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder à des postes à responsabilités si elles ont des enfants (deux journées en une). Une table questionne sur moyens qui sont réellement donnés pour que la loi et le droit soient appliqués.
« Il faut que les femmes imposent leurs codes. Nous ne devrions pas avoir à imiter les comportements masculins pour trouver une légitimité dans l'espace public. Nous devons oser revendiquer nos connaissances dans les domaines monopolisés par les hommes. »
Ghislaine Carrezmembre du collectif



Un délicieux thé à la menthe maison a régalé tout le monde
Manon Aubry, une jeune femme dans un univers rempli d’hommes
Députée européenne de la France Insoumise, Manon Aubry a témoigné de la difficulté d’être une jeune femme en politique. Cette militante associative a rejoint les rangs de la France Insoumise lors des dernières élections européennes. Elle participe et cordonne plusieurs commissions sur les affaires juridiques, économiques et monétaires. Elle évoque plusieurs anecdotes où ses capacités et connaissances ont pu être remises en cause par des discours paternalistes. Les hommes lui font parfois ressentir qu’elle n’est pas à sa place mais elle raconte comme cela est aussi une source de motivation pour se battre. Elle souhaite que davantage de femmes s’investissent en politique et prennent conscience qu’elles ont les mêmes capacités que les hommes.

Nadine Douaud

Manon Aubry
La rivière du doute
Martine Ritz de la compagnie « Le Théâtre d’ici ou d’ailleurs » a ensuite proposé un jeu baptisé la rivière du doute, dans lequel l’ensemble des participantes devaient se positionner dans l’espace en répondant à des questions. Pour la question « En 2018, quelle est la part des femmes actives en temps partiel en France ? » (la réponse est 30%, contre 8% d’hommes) il s’agissait de choisir entre 3 possibilités et se diriger vers celle qui nous paraît la bonne. D’autres questions : « En 2016, quelle est la proportion des femmes touchées par la pauvreté en France ? » (la réponse est 15%, contre 13,6% d’hommes) ; « En 2015, quelle était la proportion de femmes victimes déclarées d’agression ou de harcèlement sexuel au travail ? » (la réponse est une sur cinq).
À l’issue du jeu, l’ensemble des participantes a été invité à chanter l’hymne des femmes, pour celles qui le souhaitaient. Ce chant a été un beau moment de sororité.





Un tissu associatif fort
La rencontre s’est terminée par un tour d’horizon des associations présentes et de leurs actions en faveur des femmes. Marthe Gauducheau a présenté La Lune Rousse, une compagnie qui développe la pratique et la connaissance des Arts du récit, comme par exemple le conte. Martine Ritz de la compagnie Théâtre d’ici ou d’ailleurs a parlé du Grand Banquet du Grand Bellevue organisé le 4 juillet prochain. Marie-Laure Goude, Jacqueline Vallée, Hedia Bauchet et Pascale Milpied représentaient le collectif Cité côté femmes au titre de la CSF (la Confédération syndicale des familles qui s’investit pour le quartier de Bellevue dans différentes actions comme le logement, l’éducation, la vie de quartier, la convivialité et l’interculturalité). Dominique Fourelle et Corinne Provost représentaient Emulsion et Femmes solidaires.
Nous tenons à remercier Kelthoum pour le thé, Nathalie et Marie-Paule pour les crêpes et Catherine pour le Bissap !
