Les règles sanitaires nous obligent à changer nos formats de réunions publiques. C’est donc en ligne que s’est tenu ce meeting de l’entre-deux tours avec la présence particulièrement inspirante de Jean-François Caron, maire écologiste de Loos-en-Gohelle (Ville du Nord, près de Lens).

Une heure passionnante d’échanges entre 20 ans d’expérience de participation citoyenne là-bas et nos envies herblinoises. Ce qui peut être retenu : la vie d’une commune ne se réduit pas à l’enjeu écologique. Tout est lié, l’environnement, l’économie, la démocratie, en s’appuyant sur le besoin des habitant·es et en faisant avec eux.

L’expérience de Loos-en-Gohelle

L’expérience de cette commune du bassin minier est novatrice dans le processus d’implication, de participation, « du faire » des habitant·es. Comme exemples, Jean-François Caron présente l’épargne citoyenne pour l’autonomie énergétique en favorisant les toitures solaires, l’économie circulaire qui se développe dans des lieux industriels en friche, la création d’emplois, dans le secteur de l’éco-construction avec des matériaux locaux et dans l’alimentaire avec plus de 40% des agriculteur·rices en production biologique ou encore la discussion avec les habitant·es et associations pour l’usage des salles de sport.
Le coeur de cette politique publique, c’est L’Habitant Acteur. Il se trouve plus investi, s’implique, réalise des projets. Une des conséquences, c’est le taux d’incivilité qui diminue fortement, à partir du moment où la population est acteur·rice.

« Le fait de construire ensemble, produit du bien commun. Les gens passent de la revendication individuelle à l'action pour l'intérêt général. »

Jean-François Caronmaire écologiste de Loos-en-Gohelle
Il voit 5 bénéfices liés à l’implication citoyenne : 1) la reconnaissance : les habitant·es comptent et sont écouté·es. 2) l’expertise d’usage : pour tous projets, rien ne remplace le vécu du quotidien par les gens eux-mêmes. 3) la relation « habitant·es-élu·es » est re-légitimée grâce à la démocratie participative. 4) les projets sont réellement créés en coproduction, pas « pour », mais « avec ». 5) les habitant·es se transforment et comprennent mieux l’action municipale.
Faire avec les habitant·es à Loos
Jean-François Caron

Le principe du 50/50

Le moyen utilisé pour « faire avec » est celui du 50/50. C’est un principe de co-responsabilité qui engage par des moyens et des finances, à la fois le demandeur d’un besoin et la collectivité. Cela fonctionne bien et permet de réduire certains coûts budgétaires (sans augmenter l’impôt), et d’utiliser des ressources individuelles, associatives ou d’entreprises etc. Pour en savoir plus sur ce retour d’expérience d’une démocratie qui a du sens : le Facebook Live en fin d’article, et le site internet de la ville de Loos-en-Gohelle qui a produit un référentiel sur lequel s’appuyer.
Les attentes herblinoises d’une démocratie plus participative trouvent dans cette ville du Nord, conduite par un écologiste, une multitude de processus permettant de répondre à nos besoins ici. Pour preuve, cette ville est une référence internationale et son maire préside l’« Association des biens français du patrimoine mondial » !
Image en haut de l’article : Bar à parlotte de la fête de l’agriculture paysanne et du mieux-vivre alimentaire à Loos-en-Gohelle

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